Proche Orient
Proche-Orient
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PRÉSENTATION |
Proche-Orient, région définie de manière approximative par la géographie, la culture et la politique, comprise entre la partie orientale de
L'expression « Proche-Orient » trouve son origine dans le vocabulaire français de la fin du XIXe siècle. Elle désignait la partie de l'Empire ottoman qui correspondait aux intérêts stratégiques français de l'époque. L'usage de l'adjectif « proche » permettait de diviser l'Orient en un « Extrême-Orient », situé en Asie de l'Est, et un « Proche-Orient », à l'est du bassin méditerranéen. Aujourd'hui, on a tendance à employer indistinctement « Proche-Orient » et « Moyen-Orient » (traduction de l'anglais Middle East, privilégiant le premier terme lorsqu'on désigne les pays limitrophes de
Le Proche-Orient, dans son acception française, englobe, de nos jours, les pays suivants : l'Égypte, Israël,
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LE TERRITOIRE ET SES RESSOURCES |
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POPULATION ET SOCIÉTÉ |
Bien que le Proche-Orient soit le berceau des trois grandes religions monothéistes, l'islam est la religion de la majorité des habitants de la région, à l'exception d'Israël dont la population est aujourd'hui majoritairement juive. Il existe des communautés chrétiennes, mais elles sont partout minoritaires. C'est au Liban que les chrétiens sont le mieux représentés. Les chrétiens du Proche-Orient sont scindés en plusieurs communautés issues des schismes des premiers siècles du christianisme. On recense notamment les maronites (catholiques) au Liban, les grecs-orthodoxes en Syrie et au Liban, les coptes en Égypte et les chaldéens en Irak. Si l'on distingue musulmans sunnites et musulmans chiites, il convient de préciser que ces derniers, même s'ils sont globalement minoritaires dans la région, ont un poids important au Liban et constituent la majorité de la population en Iran et en Irak. On peut également parler de sectes issues du chiisme, comme les druzes (Liban, Syrie), les alaouites (Syrie), les azéris (Turquie), les ismaéliens (Syrie, Yémen), les zaydites (Yémen). Les alaouites, très minoritaires, sont au pouvoir en Syrie. Les zaydites sont majoritaires au Yémen. Ailleurs, leur représentation est minoritaire, démographiquement et politiquement.
Trois peuples dominent le Proche-Orient : les Arabes autochtones de la région, les Turcs, issus des invasions mongoles du Moyen Âge, et les Persans. La répartition démographique de ces trois peuples est actuellement d'un Persan pour deux Turcs et quatre Arabes. Il existe également des minorités ethnolinguistiques, la plus importante étant celle des Kurdes, population de langue persane, répartie entre
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Culture |
La culture des sociétés proche-orientales est naturellement marquée par la naissance et le développement des trois religions monothéistes, ainsi que par les grandes civilisations antiques qui font partie de l'héritage culturel du Proche-Orient. L'islam, loin de limiter la créativité littéraire, sauf dans certains genres comme la poésie, a stimulé la vie intellectuelle, organisée suivant le principe du mécénat avec la présence dans les cours royales de nombreux artistes. Les invasions mongoles, du IXe au XIVe siècle, ont constitué une véritable rupture. En effet, elles ont détruit une partie des cultures rencontrées sur leur chemin sans apporter de culture de substitution. À cette époque, l'Asie Mineure connut un peuplement turc, à partir duquel toute une culture dut être inventée, tandis que l'Iran exerçait son influence prestigieuse sur le Proche-Orient. La culture arabe déclina jusqu'au XIXe siècle. Sa renaissance fut le fait d'une élite intellectuelle récemment formée en Europe, en France en particulier. L'influence européenne, culturelle et politique, se manifesta à travers des idées nouvelles, empruntant fortement aux idéaux des Lumières, qui allaient révolutionner aussi bien le contenu littéraire, à travers les thèmes traités, que la forme, avec une refonte de la langue. La culture devint clairement un instrument de la lutte politique. D'abord au service des nationalistes pendant la période de la colonisation, les intellectuels arabes devaient participer à la fondation d'États indépendants et à la modernisation de leurs sociétés. L'intellectuel arabe devait également faire face au problème de son identité. La question d'une culture indépendante arabe reste posée aujourd'hui.
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Les régimes politiques |
Jusqu'au milieu des années 1980, le monde arabe n'avait pas connu de changement de régime à la faveur d'élections démocratiques. Les élections pratiquées dans la majeure partie des pays du Proche-Orient étaient plutôt destinées à entériner un rapport de force qui favorisait celui qui les organisait. Depuis le début des années 1990, le monde arabe connaît un mouvement de démocratisation, favorisé par l'accès d'une fraction de plus en plus importante de la population à une information désormais internationale, et par le développement de pôles revendicatifs au sein de la société (associations, syndicats, partis politiques). Cette tendance affecte aussi bien les régimes monarchiques que les régimes républicains.
La Turquie et Israël ont, depuis leur création, un régime politique proche de ceux en vigueur en Europe occidentale, c'est-à -dire qu'il existe un multipartisme et des élections libres.
L'Iran, depuis 1979, est un régime théocratique dans lequel les partisans de la « révolution islamique » ont investi tous les rouages du pouvoir.
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ÉCONOMIE |
C'est au Proche-Orient que l'on a découvert pour la première fois du pétrole en grande quantité, au début du siècle. La région n'a depuis jamais démenti son statut de « plus grand champ pétrolifère du monde ». L'Arabie saoudite, l'Iran, l'Irak, le Koweït et les Émirats arabes unis font partie des plus gros producteurs du monde. C'est au Proche-Orient, également, que les réserves en hydrocarbures sont les plus prometteuses, surtout en gaz, source d'énergie moins exploitée que le pétrole. Les revenus des hydrocarbures, significatifs à partir des années 1950, ont permis d'accompagner le développement d'États qui venaient d'accéder à la souveraineté. Des économies rentières, fondées sur la redistribution, se sont mises en place dans les pays pétroliers de la péninsule Arabique, tandis que les revenus tirés du pétrole étaient mis au service d'un développement économique ambitieux dans des pays à fort potentiel démographique comme l'Iran et l'Irak. Le développement économique des pays du Proche-Orient, qu'ils soient producteurs ou non producteurs de pétrole a reposé presque intégralement sur l'État, premier entrepreneur et premier employeur. L'effondrement des cours du pétrole au milieu des années 1980 et les conflits pétroliers (les deux guerres du Golfe notamment) ont révélé la fragilité de ces économies tout en favorisant leur intégration (aussi appelé « mondialisation »), et leur libéralisation, même si celle-ci semble plus imposée par les contraintes économiques que librement décidée.
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HISTOIRE |
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Période ancienne |
Depuis l'Antiquité, les envahisseurs et les marchands ont parcouru la région du Proche-Orient à la recherche de nourriture, de matières premières, de marchandises, ou de pouvoir politique. Les idées, les inventions et les institutions se sont répandues à partir de cette région, lui valant l'appellation de « berceau de la civilisation ». Les premières fermes et villes, les premiers gouvernements, codes et alphabets sont venus du Proche-Orient. Quatre grandes religions du monde sont originaires de cette région : le judaïsme, le zoroastrisme, le christianisme et l'islam.
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Premières civilisations |
Les États et les gouvernements sont apparus lorsque les anciennes peuplades parvinrent à domestiquer les grands fleuves du Proche-Orient, le Nil, le Tigre et l'Euphrate, favorisant l'agriculture. Les premiers États du Proche-Orient furent l'Égypte et Sumer, qui naquirent vers 3000 av. J.-C. Vers 1000 av. J.-C., de nouvelles vagues d'envahisseurs déstabilisèrent la région, donnant naissance à de nouveaux royaumes en Phénicie, en Palestine et dans d'autres régions du Proche-Orient. Au VIe siècle av. J.-C., les Perses établirent leur domination sur la totalité de la région et instituèrent un système de gouvernement qui devint un modèle pour les empires ultérieurs. Au IVe siècle av. J.-C.,
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Périodes hellénistique et romaine |
La conquête d'Alexandre le Grand marqua le début du millénaire pendant lequel le Proche-Orient fit partie du monde hellénistique. La culture grecque se mêla aux pratiques locales. Cependant, le pouvoir macédonien allait s'effondrer face aux assauts des Romains qui conquirent la plus grande partie de la zone. Le christianisme fut adopté au début du IVe siècle. Constantin le Grand, le premier empereur romain chrétien, scella les liens de l'Empire avec l'Orient en déplaçant sa capitale à Byzance, un port du Bosphore. Rebaptisée Constantinople, elle devint une grande ville et la capitale de l'empire d'Orient ou Empire byzantin pendant plus de mille ans.
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Période islamique |
L'islam naquit au VIIe siècle, à partir de la révélation faite par Dieu à Mahomet, un berger d'Arabie qui allait devenir le prophète de l'islam et le chef de la communauté naissante des musulmans (« ceux qui sont soumis » à Dieu). À la mort du Prophète en 632, le flambeau de l'islam allait être repris, et son influence étendue à partir de la péninsule Arabique.
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La domination arabe |
Le califat fut contrôlé par deux dynasties successives : les Omeyyades (661-750), qui gouvernèrent à partir de Damas, et les Abbassides (750-1258), qui régnèrent en général depuis Bagdad. Avec l'aide des peuples arabes péninsulaires, les Omeyyades conquirent l'Afrique du Nord, l'Espagne et l'Asie centrale. Les Abbassides développèrent le commerce et la culture, donnant aux convertis non arabes les mêmes droits qu'aux musulmans arabes. Les Perses et les Turcs prirent le relais, alors que les tribus arabes refluaient vers le désert dont elles étaient originaires. Malgré les divisions politiques, l'industrie et le commerce prospérèrent, tout comme l'érudition, les sciences et les arts.
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Hégémonie iranienne et turque |
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Domination européenne |
Après le XVIe siècle, les grands empires musulmans déclinèrent. L'Empire ottoman perdit ses territoires européens au profit de l'Autriche et de
Au dĂ©but du XXe siècle, la totalitĂ© du Proche-Orient tomba sous la domination de l'Europe. La participation du Proche-Orient Ă
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Décolonisation |
La période de la décolonisation s'étendit des années 1920 aux années 1950. La décennie 1930 fut une période de forte agitation dans le monde arabe. L'idée d'une nation arabe qui transcenderait les frontières dessinées par les colonisateurs français et britanniques, faisait son chemin. L'Irak,
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Le Proche-Orient moderne |
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